samedi 9 février 2013

Le cycle de Fondation

  Le Cycle de Fondation est une série de science-fiction en sept tomes écrite par Isaac Asimov. Elle fait partie, comme son auteur, du panthéon de la SF (oui, je divinise une série de livres) et a reçu le prix Hugo de "Meilleure série de tous les temps", conjointement au Seigneur des Anneaux, entre autres.

Je n'ai lu que les cinq tomes de la série originelle, pas les deux préludes. Ils relatent une période antérieure mais ont été écrits après le reste du cycle, donc leur lecture n'est pas indispensable pour comprendre la série.








Plusieurs siècles après notre ère, l'immense Empire Galactique, fort d'un milliard de milliard d'habitants, est en déliquescence. Seul un homme a su prévoir sa chute à venir : il a en effet inventé une science  nouvelle, la psychohistoire, et peut, grâce à de complexes formules mathématiques, prévoir le futur global de l'humanité. Cet homme, Hari Seldon, découvre donc qu'une période de chaos longue de trente mille ans suivra la fin de l'Empire... à moins qu'il agisse en conséquence, pour la réduire à mille ans. Il crée donc une Fondation chargée de se développer pour former un Second Empire Galactique sur les ruines du Premier, un millénaire après sa chute, et prend les mesures nécessaires pour que le futur dévie le moins possible du "Plan Seldon" qui amènera l'espèce humaine à une nouvelle période de paix.
Les cinq livres de la série se déroulent tous durant ce millénaire de latence, au rythme des "crises Seldon" - ces moments-clef prévus par le plan Seldon et auxquels les contemporains doivent faire face. Mais la psychohistoire est essentiellement une science de probabilités et, parfois, tout ne se déroule pas comme l'avait prévu le grand Hari Seldon...


Ce résumé un peu bancal n'éclaircit pas les points les plus importants, mais je m'en voudrais énormément de verser dans le spoiler et, par voie de fait, de gâcher la lecture à quiconque voudrait lire cette série (ce que je conseille).
De manière courte : Fondation, c'est très bien. C'est facile à lire, le style est plaisant et riche, les personnages intéressants et à l'instant où l'on pourrait voir se dessiner un schéma classique (la résolution des crises au fur et à mesure qu'elles surviennent), la série prend un tour radicalement différent. L'oeuvre est, de plus, riche en réflexions philosophiques, notamment sur la liberté humaine - ce qui est compréhensible, dans une société guidée par la croyance en un "plan" mis au point des siècles auparavant - et sur la meilleure forme d'organisation sociale.
Chose intéressante et dont on a beaucoup félicité M. Asimov, les références technologiques sont très bien expliquées. Bien sûr, un physicien froncerait sûrement le nez sur nombre d'explications mais on voit que l'auteur a fait un vrai travail pour rendre son univers crédible. Moi, en tout cas, je m'y suis complètement laissée prendre (non que mon opinion ait une quelconque valeur quand on en vient aux sciences physiques, cela dit).
Le langage des personnages peut paraître riche pour des gens du commun mais, de un, les écrivains aiment généralement faire bien parler leurs personnages et, de deux, M. Asimov a écrit entre 1951 et 1986 ; or nos critères de langage sont un peu différents à présent. L'un dans l'autre, une fois qu'on s'est habitué, entendre des personnes en couple se vouvoyer ne paraît plus si étrange que ça.
L'un des seuls points qui m'ont chiffonnée est le peu de temps consacré à beaucoup de personnages très intéressants. Les deux derniers tomes (et surtout le dernier) se consacrent à un nombre restreint de gens, qu'on suit sur une longue période, permettant ainsi de les connaître très bien. Mais les premières crises mettent en scène des personnalités fortes qu'on ne voit que le temps que la crise soit résolue... C'est logique, puisque la série était au départ un ensemble de nouvelles, mais ça m'attriste quand même un peu. Si quelqu'un écrit un jour une biographie de Salvor Hardin ou Hober Mallow, faites-moi signe.

Pour conclure, si vous le pouvez et que vous aimez la SF, lisez Fondation. Déjà parce que c'est une oeuvre très connue qui en a inspiré beaucoup d'autres, ensuite parce... eh bien, tout simplement parce que c'est bien, en fait.
Et si vous n'aimez pas les longues séries, il y a aussi La Fin de l'Eternité qui peut être considéré comme un prélude à Fondation, ne fait qu'un tome et est aussi agréable à lire.

Et maintenant, je m'en vais lire Les Robots.

7 commentaires:

  1. Oh ! une copine amoureuse de science-fiction !
    Cette série m'a toujours fait envie, mais comme j'ai toujours du mal avec les séries super longues, j'ai toujours repoussé sa lecture.
    Faudrait vraiment que je saute le pas une fois, mais j'ai encore tellement de choses à lire !
    Le cycle des robots me dirait bien aussi, mais, pareil, il y a tellement de livres !

    Si tu aimes la science-fiction (et plus particulièrement les space-opéra) je te conseillerais à mon tour Les Guerres Wess'Har de Karen Traviss, une série juste magnifique, assez compliqué a expliquer, mais super ! (surtout si tu aimes les relations assez particulières entre les humains et les extraterrestres ; les histoires de vaisseaux spatiaux, d'ecologie et d'immortalité, et j'en passe)

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    1. Si tu as du mal avec le long, tu peux commencer par le premier tome, Fondation : il regroupe les nouvelles écrites par Asimov, qui n'en a fait un roman qu'à la demande de son éditeur. Donc c'est très rapide à lire. Mais je te comprends quand tu dis qu'il y a trop de choses à lire, j'ai aussi une liste longue de bras de romans à parcourir, c'est sans fin !

      Apparemment, ma bibliothèque de quartier a Les Guerres Wess'Har. Merci pour le conseil, en tout cas, je manque de références en matière de SF. Les thèmes cités ont l'air très intéressants, surtout les relations humains-extraterrestres, ça m'a toujours passionnée. Je t'en dirai des nouvelles quand je l'aurai finie :)

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  2. J'avoue, je ne les ai jamais ouverts, mais ils sont sur ma pile de bouquins à compulser depuis un moment et ta review m'encourage à m'y mettre.
    Tu lis Kurt Vonnegut ? C'est mon auteur de SF préféré (ça vient de quelqu'un qui ne connait vraiment pas bien le genre, cela étant dit), ça pourrait te plaire !

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    1. Je ne connais pas Kurt Vonnegut mais la bibliothèque du coin a plusieurs livres de lui, quels sont ceux que tu me conseillerais pour commencer ?

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    2. Son roman le plus connu est sans doute "Slaughterhouse 5" (Abattoir 5 en français, je crois ?), mais s'il est très bon, je ne le trouve pas vraiment représentatif de son style et ne l'aime pas autant que ses autres bouquins.
      Mes trois favoris, je dirais, sont "Galápagos", "Cat's Cradle" et "Slapstick" dans cet ordre, mais pour se familiariser avec l'auteur, je te conseillerais de démarrer soit avec "Cat's Cradle", soit avec "Sirens of Titan" (qui n'est à mon sens pas aussi bon sur la forme que les quatre romans suscités, mais est réellement touchant et brillant).

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    3. Hum, je réfléchis à ce que je viens d'écrire, et en fin de compte, je préfère te conseiller de commencer avec Galápagos, bien qu'il soit assez peu centré sur l'aspect SF. L'histoire est narrée par un fantôme qui décrit l'espèce humaine un million d'années après notre ère, et retrace en parallèle l'épopée évolutionnaire des derniers homo sapiens, si bien que l'on comprend peu à peu de quelle manière leurs patrimoines génétiques et leurs relations ont déterminé l'être humain du futur tel que le décrit ce fantôme, être humain qui ne semble plus avoir grand-chose en commun avec nous… c'est une très, très belle réflexion sur la valeur de l'intelligence. Et comme c’est de loin mon favori, je juge plus sage de te recommander celui-ci au cas où tu n’aimerais pas son style.
      J'espère franchement que ça te plaira !

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    4. Ton résumé est accrocheur, en tout cas, j'irai faire un tour à la bibliothèque demain pour voir s'ils l'ont. La manière dont les humains considèrent l'intelligence est un thème qui me passionne (notamment car nous n'avons aucune objectivité à ce sujet, donc ça nous conduit à des raisonnements du type "Nous sommes les meilleurs" très révélateurs), j'ai hâte de voir ce que l'auteur en dit. Merci pour le titre !

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